Hauts-de-France (Somme) La ferme des 1 000 vaches renonce au lait
La cessation laitière n’aura pas de répercussions sur les autres livreurs français de Milcobel, ni sur les associés de la famille Ramery.
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C’est au moment où l’on s’y attendait le moins, où la contestation semblait se calmer, que la famille Ramery, propriétaire de la SCEA Côte de la justice, dite « ferme des 1 000 vaches », a décidé de cesser l’activité laitière le 1er janvier 2021. Les dirigeants de l’élevage de Drucat, dans la Somme, évoquent plusieurs raisons à cette décision : les difficultés économiques, alors que l’exploitation n’a jamais été autorisée à atteindre le seuil de rentabilité de 1 000 vaches (autorisation pour 500 animaux maximum), la pression des opposants, le fait qu’aucun industriel français n’a accepté de ramasser le lait et le projet de Milcobel, qui assurait la collecte, de la suspendre. Un argument dont se défend la coopérative belge. « L’exploitation, membre fournisseur de Milcobel, a elle-même notifié sa résiliation », affirme Eddy Leloup, directeur de Milk & Farms. Il veut rassurer les autres éleveurs français avec qui Milcobel travaille : « Contrairement à certaines insinuations, nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause notre engagement auprès de nos fournisseurs français. »
Poursuite avec des grandes cultures
Depuis le décès, en mai 2016, de Michel Ramery, fondateur de l’entreprise, sa famille est peut-être moins motivée que lui par l’élevage. Michel Welter, qui l’avait suivi depuis le début dans l’aventure en 2013, a également quitté l’entreprise il y a six mois. Celle-ci conserve en revanche ses 1 000 hectares de terres pour y produire blé, lin, betteraves et pommes de terre. « L’arrêt de l’élevage aura peu de répercussions pour nous, reconnaît Francis Poiret, de Cerisy-Buleux, l’un des agriculteurs encore associé à la ferme. Je vais poursuivre l’activité sur mes 140 hectares en grandes cultures, en association avec Mathieu Ramery. Mon fils prendra bientôt le relais. Je ne regrette rien. Le regroupement des fermes m’a permis de travailler beaucoup plus sereinement. » Quant aux vingt salariés de l’exploitation, une partie devraient la quitter.
Blandine Cailliez
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